Vous êtes végétarien.ne.s et vous attendez un enfant ? Vous souhaitez devenir flexitarien.ne.s avec la naissance d’un premier enfant et en profiter pour végétaliser votre assiette / passer au bio / cuisiner plus sainement ?
C’est tout à fait possible, et c’est même une très bonne idée, à condition de respecter quelques petites règles de base que Tidoo vous redonne ici. À commencer par la première : n’oubliez jamais de vous faire confiance! Vous savez mieux que personne ce dont a besoin votre petit…
Allaitement et diversification
L’allaitement maternel jusqu’à 4 à 6 mois fait partie des recommandations usuelles. Par la suite, les lignes de conduite pour l’introduction des aliments solides (diversification de l’enfant) sont les mêmes que ce soit chez les végétariens et les non-végétariens.
Vous pouvez continuer à allaiter jusqu’aux deux ans de l’enfant ou choisir un lait infantile à base de lait animal (vache, brebis, chèvre) ou végétal (riz le plus souvent). L’erreur majeure est d’utiliser une simple boisson végétale du commerce pour remplacer le lait infantile. Attention : ces boissons ne sont pas du tout adaptées aux nourrissons !
Régime veggie pour bébé !
La viande n’est pas indispensable au régime d’un bébé, contrairement aux idées reçues. L’Association américaine de diététique écrit dans son rapport 2009 : « Les alimentations végétariennes et végétaliennes bien planifiées sont appropriées à tous les stades de la vie, y compris la grossesse, l’allaitement, la petite enfance, l’adolescence et pour les athlètes. »
Un régime végétarien bien compris, équilibré et varié, permet en effet de couvrir tous les besoins, y compris celui du bébé. Pour faire vos/ses menus, ayez toujours en tête les équilibres bénéfiques du régime crétois : association des féculents et légumineuses, légumes (cuits et crus) et fruits, produits laitiers, huile d’olive (à compléter par d’autres huiles végétales riches en oméga 3 et des oléagineux comme les amandes).
Profitez-en pour manger plus sainement
Profitez de l’arrivée de bébé pour améliorer et végétaliser votre alimentation : forcez sur les légumes crus et cuits, les légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots, etc.), les féculents complets (riz, sarrasin, pâtes, etc.), les huiles végétales (olive, colza, cameline, noix, lin, chanvre, etc.), les oléagineux (amande, noisettes, noix, sésame).
Évitez de grignoter entre les repas, évitez autant que possible le sucre et les sodas. Buvez beaucoup d’eau entre les repas. Et faites-vous un petit déjeuner de roi avec des flocons de céréales ! C’est le moment de changer les habitudes de toute la famille, en douceur. Vous serez plus en forme, la cuisine sera plus simple et vous montrerez le bon exemple à votre enfant.
Les allergènes possibles
Il y a quelques controverses au sujet des allergènes : le mieux est d’être prudent et d’introduire doucement et un par un les aliments potentiellement allergènes, comme les noix, le soja, le sésame, l’arachide, les amandes, les œufs, le céleri, etc. En cas de doute, parlez-en avec un allergologue.
Si votre enfant semble allergique ou intolérant au gluten ou au lait de vache[1], parlez-en tout de suite avec votre médecin afin de confirmer le diagnostic avec lui et tournez-vous vers les alternatives existantes. Les dernières études montreraient que l’exclusion ou le retard d’introduction du gluten dans l’alimentation de l’enfant favoriseraient allergies et intolérances : le mieux est d’introduire les céréales qui en contiennent comme le blé, l’orge, le seigle ou l’avoine vers 6 mois à petites doses, en ajoutant par exemple un peu de « bouillie » dans le biberon, la compote ou la purée.
Les aliments à éviter
Certains aliments comme le miel, le chocolat, mais aussi certaines épices (cannelle, cardamome et réglisse) sont aussi à éviter avant un an. À partir d’un an, seuls quelques interdits persistent comme les produits crus (jaune d’œuf ou poisson), les fritures, et bien évidemment le sel, les produits trop sucrés, l’alcool ou encore le café.
Les risques de carences
• Attention aux carences en vitamine D (de façon générale, les enfants sont tous supplémentés) et en vitamine B12 (si le régime exclut les œufs et les produits laitiers, ce que nous ne recommandons pas pour un bébé), qu’il faut contrer en ayant recours à une supplémentation spécifique.
• Les omégas 3 à longues chaînes sont très importants pour les petits, surtout s’ils ne sont pas/plus allaités. Ces acides gras se trouvent exclusivement dans la chair animale. Il existe aujourd’hui des huiles spécialement conçues pour répondre à ce risque de carence comme l’huile bébé de la marque Quintesens®.
• Il existe aussi des risques de carences en fer. Glissez dans le petit pot après la cuisson et avant de mixer des aliments riches en vitamine C comme un jus de citron, une fleurette de brocoli ou un brin de persil, qui permettent de mieux assimiler le fer végétal.
Et surtout, mangez bio !
Choisir l’agriculture biologique pour votre enfant, c’est garantir non seulement une meilleure qualité nutritionnelle dans son assiette[2] (moins de résidus de pesticides[3] et plus de nutriments) mais aussi une meilleure santé du paysage et une biodiversité plus abondante.
C’est aussi lui transmettre une éthique et le rêve d’un monde où l’homme œuvre et doute avec la nature plutôt que de lutter contre elle dans une surenchère continuelle de chimie et de pétrole. C’est lui apprendre que notre alimentation est notre première médecine.
Un bébé vegan ?
Si le végétarisme bien planifié et équilibré pour les bébés est possible, il n’en va pas de même pour le végétalisme/véganisme, probablement trop difficile à mettre en œuvre pour assurer les besoins nutritionnels de l’enfant. Il n’est donc pas recommandé de supprimer les produits laitiers et les œufs de son alimentation.
Et vous, quels sont vos conseils pour un bébé végétarien en bonne santé ?
Pour en savoir plus sur ce sujet :
• Mon bébé bio et veggie, Terre Vivante, de Louise Browaeys, Janvier 2019 : des recettes de petits pots faciles et sains pour parents exigeants et débordés, ainsi que des conseils concrets inspirés par la méthode Montessori
[1] L’AFSSA a publié en 2012 un rapport sur les allergies alimentaires démontrant que le lait de vache est la troisième cause d’allergies chez l’enfant scolarisé.
[2] Voir l’article du docteur Michel de Lorgeril : Manger Bio, sage précaution (Le Monde, 2009)
[3] Les effets toxiques des résidus de pesticides seraient nombreux : pathologies neurologiques, troubles de la reproduction, perturbations des systèmes endocrinien et immunitaire. Plus généralement, une alimentation saine et équilibrée permettrait d’éviter 100.000 cancers en France chaque année selon le WCRF.